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DICTIONNAIRE

Gabriel mourut à Paris en 1782. (L’abbé Lambert. — Dargenville. — Piganiol. — Quatremère. — Rens. part.)

    déré que la récompense perpétuée aux deux enfants masles de M. Gabriel seroit agréable au Roy et remplirait davantage nos sentimens et notre affection pour la reconnoissance que nous lui devons, ainsi que les peuples, de la réussite d’un monument qui témoignera à la postérité la plus reculée les sentiments de respect, d’amour et de reconnoissance dont tous les cœurs sont pénétrés. Sur quoy, la matière mise en délibération et oui et ce consentant le procureur du Roy et de la Ville, nous avons arrêté et délibéré, arrêtons et délibérons sous le bon plaisir du Roi, que pour donner encore à M. Gabriel de nouvelles marques de nos sentimens et de notre reconnoissance, la d. somme de deux mille livres cy-dessus sera convertie, à compter du premier de ce mois, en pension viagère réversible après le décèds dud. sieur Gabriel sur la tête et pendant la vie de Catherine-Angélique De la Motte, sa femme et, après son décèds, par égale portion de mille livres sur celles de Ange-Antoine Gabriel et Ange-Charles Gabriel, ses deux enfans masles, et arrivant le décès de l’un ou de l’autre, la d. somme de deux mille livres sera réunie sur la tête du dernier survivant et ce avec les mêmes exemptions de retenue d’impositions quelconques.

    Fait au bureau de la Ville les d. jour et an que dessus. »
    « Taitbout. »

    Jean-Baptiste-Julien Taitbout était alors greffier du Bureau de la ville.

    Si l’on compare cet éclatant hommage rendu au mérite de Gabriel et l’effacement systématique des architectes de la ville de Paris sous le dernier empire, il faut avouer que l’ancien régime municipal savait mieux que le nouveau encourager les arts et les artistes. Les Gabriel sont devenus rares, je le sais ; mais croit-on les rendre plus communs en embrigadant les artistes, en les condamnant à la pratique de cette architecture dite collective qui fleurit sous les yeux des Parisiens pendant la dictature de M. Haussmann ? Espère-t-on développer le génie des architectes en s’efforçant de rendre leurs œuvres impersonnelles, en leur interdisant toute initiative individuelle, toute liberté d’inspiration : Les faits ont déjà répondu à cette singulière prétention,