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ments du règne de Sésostris. Huyot quitta l’Égypte vers l’automne de 1819 pour retourner à Smyrne ; il visita ensuite les villes d’Éphèse, de Tlos, de Milet, de Priene, de Cnide, de Magnésie, etc[1]. À Athènes, il étudia les monuments et tout particulièrement la topographie de la ville. Après cinq années d’absence, Huyot revint à Paris, où il prit possession de la chaire d’histoire de l’architecture qui lui avait été réservée par l’institut, et en 1823 il succéda à Heurtier comme membre de l’Académie des Beaux-Arts. À la même époque il fut chargé, conjointement avec Goust, de l’achèvement de l’Arc de Triomphe de l’Étoile ; mais, ce dernier s’étant retiré en 1829, Huyot resta seul chargé de ce monument. En 1832 il fut remplacé par Blouet. On doit à Huyot le projet d’une église Saint-Charles, qui devait être élevée à Paris sur les terrains de Bellechasse, et que la Révolution de 1830 fit avorter. C’est sur ces terrains que fut édifiée plus tard l’église Sainte-Clotilde. Il avait été chargé de construire au Mont-Valérien, près Paris, un Calvaire avec de vastes dépendances, mais l’église seule fut élevée, et il n’en reste plus rien : les ingénieurs en firent des moellons, en 1840, pour construire la forteresse qui occupe aujourd’hui son emplacement[2]. Huyot avait fait aussi

    Égypte et dans la Nubie, et ces documents eurent, dit-on, une grande influence sur les travaux et, par conséquent, sur la belle decouverte de Champollion

  1. Deux longues et intéressantes lettres d’Huyot, écrites d’Alexandrie et de Smyrne à M. Castellan, membre de l’institut, et que j’ai publiées dans l’Annuaire de l’Architecte (1864), contiennent une infinité de détails très-intéressants pour l’histoire de l’art en Grèce, en Asie-Mineure et en Égypte. Je regrette de ne pouvoir donner ici cette intéressante correspondance : qu’il me suffise d’indiquer aux amateurs où ils pourront la trouver.
  2. On le voit, une sorte de fatalité s’était attachée à Huyot, soit pour contrarier ses projets, soit pour détruire ses œuvres. Cependant