Aller au contenu

Page:Lance, Dictionnaire des architectes français, 1872, tome II.djvu/114

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
103
DES ARCHITECTES FRANÇAIS

château de Choisy-sur-Seine : quelques-uns des bâtiments du château de La Ferté-Saint-Aubin (Loiret), lequel appartient aujourd’hui au prince d’Essling ; une partie du château de Petit-Bourg, sur le bord de la Seine, entre Paris et Corbeil ; quelques-uns des bâtiments des châteaux de Coulommiers, de Richelieu et de Gêvres en Bric. On attribue également à Mansart l’Hôtel de ville de Troyes. Mansart mourut à Paris, rue Payenne, le 23 septembre 1666. (L’abbé Lambert. — Dargenville. — Piganiol. — Joanne, Loire et Centre.)


MANSART (Jules-Hardouin, dit), fils de Raphaël Hardouin, peintre ordinaire du roi, et de Marie Gaultier, nièce de François Mansart, naquit à Paris le 16 avril 1646 [1].

  1. Saint-Simon, mal renseigné sur la naissance de Mansart ou mal prévenu contre lui, fait, dans ses Mémoires, le portrait suivant du célèbre architecte : « C’étoit un grand homme bien fait, d’un visage agréable et de la lie du peuple, mais de beaucoup d’esprit naturel, tout tourné à l’adresse de plaire, sans toutefois qu’il se fût épuré de la grossièreté contractée dans sa première condition. D’abord tambour, puis tailleur de pierres, apprenti maçon, enfin piqueur, il se fourra auprès du grand Mansart, qui a laissé une si grande réputation parmi les architectes, qui le poussa dans les bàtimens du roi et qui tâcha de l’instruire et d’en faire quelque chose. On le soupçonna d’être son bâtard. 11 se dit son neveu, et quelque temps après sa mort, arrivée en 1666, il prit son nom pour se faire connaître et se donner du relief, ce qui lui réussit… » Malgré le talent du grand peintre Saint-Simon, il est permis de douter de la ressemblance de ce portrait. Dire qu’Hardouin était le neveu du grand Mansart, et ajouter qu’il sortait de la lie du peuple, n’est-ce pas se donner à soi-même le plus formel démenti ? Il est vrai que, pour Saint-Simon, la lie du peuple ce n’était pas seulement la canaille ou la roture, mais tout ce qui n’était pas assez noble pour faire preuve d’un nombre déterminé de quartiers. Insinuer avec cela qu’Hardouin était le bâtard de François Mansart, quand il devait être alors de notoriété qu’il était le petit-fils de