Aller au contenu

Page:Lance, Dictionnaire des architectes français, 1872, tome II.djvu/196

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
185
DES ARCHITECTES FRANÇAIS


PATTE (Pierre), né à Paris le 3 janvier 1723, construisit pour le duc de Deux-Ponts, dont il était l’architecte en titre, deux corps de bâtiment du palais ducal et le palais de Saresbourg, imité du Grand-Trianon de Versailles. Il fit, en 1773, des plans et devis pour la reconstruction de l’église de Bolbec (Seine-Inférieure), mais ce projet ne fut pas adopté. En 1774 il présenta un nouveau plan, qui fut agréé et mis immédiatement à exécution ; la bénédiction de l’église eut lieu le 25 février 1781. Patte donna aussi, pour la même église, les dessins d une chaire à prêcher qui existe encore, et d’un autel en marbre qui a été détruit pendant la Révolution. Le plus important de ses travaux, à Paris, est l’hôtel de Charost. Patte est plus connu comme écrivain[1] ; on a de lui les ouvrages suivants : « Essai sur l’architecture théâtrale, ou de l’ordonnance la plus avantageuse à une salle de spectacle, relativement aux principes de l’optique et de l’acoustique ; avec un examen des

  1. Patte s’est rendu célèbre beaucoup moins par ses talents que par ses critiques violentes du système de construction de la coupole de l’église Sainte-Geneviève, de Paris. On sait quelle guerre il fit à Soufflot, qui, certes, valait mieux que lui. Il paraît résulter d’ailleurs des documents que j’ai sous les yeux que Patte ne fut que l’instrument de l’abbé Terray, alors contrôleur général des finances, lequel eût été bien aise de n’avoir plus à donner d’argent pour la construction de cet édifice. On prétend même que l’abbé Terray voulut ainsi détourner de sa destination le produit d’une loterie (à 24 sols le billet) organisée pour aider le gouvernement à faire les frais de l’église Sainte-Geneviève. Toujours est-il que Patte réussit à attirer l’attention publique sur sa petite personnalité, ce qui aurait été le but principal de sa polémique. C’est du moins l’avis d’un poète contemporain, mieux intentionné qu’habile, qui nous a laissé le distique suivant :
    Qui ne sait, d’entre nous, ce qu’a fait Erostratte ?
    Eh bien ! c’est à peu près comme veut faire Patte.
    (Lettre d’un graveur en architecture à M. Patte, son confrère. — Paris, Jombert, 1770.)