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Page:Lance, Dictionnaire des architectes français, 1872, tome II.djvu/210

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DES ARCHITECTES FRANÇAIS


PESCHE (Noël), l’un des architectes de l’église Notre-Dame de la Ferté-Bernard, a construit l’Hôtel de ville de Cherré (Sarthe), et probablement, en 1692, le couvent du même village. (Charles, Les Vieilles Maisons.)

    son frère rapporte Je lui. Je puis même nommer un des plus célèbres de l’Académie d’architecture (d’Orbay), qui s’offre de lui prouver, papier sur table, que c’est le dessin de M. Levau qu’on a suivi dans la façade du Louvre, et qu’il n’est point vrai que ni ce grand ouvrage d’architecture, ni l’Observatoire, ni l’Arc de Triomphe, soient des ouvrages d’un médecin de la Faculté ». C’est là, qu’on veuille bien le remarquer, le témoignage d’un contemporain désintéressé dans la question, et qui avait antérieurement décerné au personnage dont il s’agit le brevet de « bon architecte ». Il faut ajouter que Levau, directeur des bâtiments royaux depuis 1654, avait été l’architecte de bouquet, ce qui ne devait pas être un titre à la faveur de Colbert. Sa charge de directeur des bâtiments lui avait été néanmoins conservée par le nouveau surintendant, et il la remplit jusqu’en 1670, époque de sa mort. Ce fut donc, administrativement au moins, sous la direction de Levau que les travaux en question furent commencés et poursuivis pendant quatre ou cinq ans. Sans doute il peut paraître étrange qu’un homme de la valeur de Levau se soit résigné à n’être que la doublure, le teinturier d’un architecte pour rire ; mais qu’on suppose un désir exprimé dans ce sens par Colbert, et tout s’explique, car ce désir eût été dans ce cas, pour l’artiste, un ordre. Il existe, d’ailleurs, une autre preuve de la coopération de Levau aux travaux de la Colonnade, c’est une estampe du temps représentant « la façade du Louvre du côté de Saint-Germain-l’Auxerrois », avec la légende suivante : « Ce chef-d’œuvre d’architecture fut commencé, quant aux fondations, en 1663, sur les dessins du cavalier Bernin. Louis Levau, auquel on est redevable de ce superbe édifice, en commença les travaux en 1667. François d’Orbay, son élève, contribua beaucoup à sa perfection, en ayant eu la conduite après la mort de son maître. » Cette pièce gravée est signée A. Hérisset, sculp. Elle se vendait chez F. Chereau. Je ne sais si je me fais illusion, mais il me semble qu’en présence de ces témoignages, il est bien dillicile d’attribuer plus longtemps au « mauvais médecin » qu’on connaît une œuvre qui est évidemment due à un véritable architecte, à Louis Levau.