Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
251
DES ARCHITECTES FRANÇAIS
concours, et il y a lieu de croire qu’il le lit avec honneur[1]. Pour revenir à l’église Sainte-Geneviève, il faudrait énumérer ici toutes les vicissitudes de cet édifice pendant les plus mauvais jours de la Révolution pour donner une idée des soins
- ↑ Je ne saurais dire avec certitude que, dans ce concours, Rondelet ait remporté la première couronne, mais je suis bien près de le croire en relisant une lettre qui fait partie de ma petite collection. Cette lettre, adressée par le célèbre architecte « à Messieurs de l’Académie royale des sciences et belles-lettres de Lyon », présente cet autre intérêt qu’elle confient le premier plan du grand ouvrage de Rondelet sur l’art de bâtir ; c’est ce qui me détermine à la donner dans son entier. La voici : « Messieurs, je ne saurois vous exprimer combien je suis sensible à l’honneur que vous eues de me faire et combien je suis glorieux d’avoir pu mériter vos suffrages. La satisfaction que j’éprouve est d’autant plus grande que le lieu de mon triomphe est ma patrie. Le seul moyen que j’aie pour vous témoigner dignement ma reconnoissance est de redoubler mes efforts pour mériter l’estime dont vous voulés m’honorer. J’espère que vous voudrés bien me permettre de vous addresscr successivement plusieurs autres mémoires sur la construction des édifices antiques et modernes qui forment ensemble un ouvrage que je dois publier incessamment. Ce serait pour moi un avantage bien précieux de pouvoir profiter de vos avis et de vos lumières. Votre suffrage, messieurs, seroit pour moi un sur garant du succès qu’il pourra avoir ; je n’ai rien négligé pour remplir cet objet. J’ai traduit, pour ainsi dire sur les ruines antiques de Rome, une partie des auteurs anciens qui ont parlé de la construction des édifices. Le premier mémoire traite des matériaux en général et particulièrement des pierres ; le second, des briques antiques; le troisième, du mortier des Romains avec une dissertation sur le mortier Loriot et celui proposé par M. de la Faye, et enfin une comparaison sur la manière dont on le prépare actuellement en France et en Italie. Je traite ensuite des différentes espèces de constructions, de la manière de fonder les édifices et du rapport qui doit régner entre les murs et les points d’appui d’un édifice quelconque, comparé à la surface totale qu’il occupe, à la grandeur des pièces ainsi que la manière dont l’édifice doit être construit. Les méthodes que je propose sont