Aller au contenu

Page:Lancereau - Pantchatantra, ou les Cinq Livres, 1871.djvu/11

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bouddhiques. Or le Bouddhisme date du viie siècle avant Jésus-Christ, et il florissait au commencement de notre ère. De plus, un certain nombre de nos apologues ont une analogie frappante avec des fables ésopiques. Les premiers rapports suivis des Grecs avec l’Inde eurent lieu, on le sait, à la suite de la conquête d’Alexandre. On pourrait donc, d’après ces données, assigner à la composition du recueil indien une époque relativement ancienne ; mais une des fables du livre premier contient un passage de Varâhamihira[1], astronome qui écrivait vers le vie siècle après Jésus-Christ, et par conséquent l’ouvrage sanscrit devait être récemment rédigé lorsqu’il fut introduit dans l’Asie occidentale.


II


Dès la première moitié du vie siècle de notre ère, la réputation des fables indiennes s’était répandue dans la Perse. Un prince ami des lettres, le célèbre Khosrou Nouschirvan, de la dynastie des Sassanides, régnait alors sur ce pays. Il avait entendu vanter un livre de morale et de politique composé dans l’Inde, et il chargea un savant médecin, nommé Barzouyeh, d’aller chercher ce trésor. Barzouyeh parvint à se procurer le livre ; il en prit copie, et en fit une traduction en pehlvi. Revenu à la cour de Nouschirvan, il offrit à ce prince le recueil d’apologues et de contes qu’il désirait connaître. Les suc-

  1. Voy. page 67 de ma traduction.