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Page:Lancereau - Pantchatantra, ou les Cinq Livres, 1871.djvu/13

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Considéré dans son ensemble, le Livre de Kalila et Dimna diffère notablement du Pantchatantra. Il est divisé en dix-huit chapitres. Cinq de ces chapitres seulement, le cinquième, le septième, le huitième, le neuvième et le dixième, correspondent aux cinq parties de notre recueil. Ils présentent avec les cinq livres du Pantchatantra de grandes différences. Beaucoup de contes et d’apologues de l’ouvrage indien, principalement parmi ceux des deux derniers livres, ont été omis dans la version arabe, et celle-ci, à son tour, en contient d’autres qui manquent dans le texte sanscrit. Toutefois, entre les manuscrits du Pantchatantra dont Kosegarteu s’est servi, il en est cinq qui se rapprochent plus que les autres du Kalila et Dimna. Ces cinq manuscrits constituent la recension désignée par l’éditeur allemand sous le nom de textus ornatior. La traduction d’Abdallah, faite sur une version pehlvie traduite d’après le texte original, représente nécessairement une des plus anciennes recensions de l’ouvrage indien. Mais, de même que le texte sanscrit, elle n’a pas dû arriver jusqu’à nous dans sa première forme. Les manuscrits que l’on en connaît, dit M. de Sacy, offrent une telle variété, qu’on est quelquefois tenté de croire qu’il existe plusieurs versions arabes tout à fait différentes l’une de l’autre.

Le texte du Livre de Kalila et Dimna a été publié par M. de Sacy[1]. Il en a été fait des traductions en langues

  1. Calita et Dimna, au Fables de Bidpai, en arabe ; précédées d’un Mémoire sur l’origine de ce livre et sur les diverses traductions qui en ont été faites dans l’Orient ; par M. Silvestre de Sacy. Paris. 1816, in-4.