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cement du mois prochain. Je crains que nous n’ayons de la peine à nous reconnaître, — car nous sommes engagés dans des chemins tout à fait opposés. »

C’était l’époque où l’art wagnérien donnait lieu aux plus âpres discussions. Otto Jahn venait de faire paraître ses diatribes contre Tannhäuser et Lohengrin et partait en guerre contre la « propagande par le fait » organisée par Liszt à Weimar. Or justement c’était dans la Neue Zeitschrift für Musik qu’écrivaient les partisans de Berlioz et de Wagner. Il est vrai que la plupart d’entre eux avaient d’abord observé une prudente réserve à l’égard du « nouveau prophète », du jeune Brahms. Mais comme l’article de Schumann avait paru dans la même Revue, pour le grand public la cause de Brahms pouvait sembler se confondre avec celle des audacieux innovateurs prônés par Liszt et par son cercle. Du reste, à Leipzig, où il les rencontra bientôt, Brahms reçut de Berlioz et de Liszt un accueil extrêmement chaleureux. Berlioz écrivait à Joachim le 9 décembre 1853 : « Brahms a beaucoup de succès ici. Il m’a vivement impressionné l’autre jour chez Brendel avec son Scherzo[1] et

  1. Évidemment le Scherzo en mi bémol mineur.