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avec Billroth, le fameux chirurgien, dont l’amitié lui devint de plus en plus précieuse. Après un voyage à travers la Suisse il revient à Zurich où il passe tout l’hiver. C’est là qu’il écrivit la plus grande partie du Requiem allemand sous l’impression encore toute récente de la mort de sa mère. Il avait eu la douleur de la perdre en février 1865.

Depuis 1864, la mère de Brahms, la vieille Johanna, s’était séparée de son mari. Son fils lui-même le lui avait conseillé. La différence d’âge et d’humeur avait rendu intolérable la vie commune entre les deux époux. Ce ne fut pas sans chagrin que Brahms crut devoir intervenir pour faire cesser une situation déplorable. Johanna survécut peu à des émotions trop fortes pour sa nature si impressionnable. Quelques mois plus tard, elle succombait des suites d’une attaque. Brahms accourut alors immédiatement à Hambourg. Il allait chercher son père, l’amenait près du lit où reposait le corps de celle qui n’était plus et, unissant la main du vivant et celle de la morte, il exigeait cette suprême, mais illusoire réconciliation.

À ce moment, Brahms eut très vivement l’impression de sa solitude morale. « Je n’ai plus