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Quelle que pût être parfois la mélancolie de ses pensées intimes, Brahms fut de ceux qui acceptent la vie sans révolte. Lorsque, en 1896, il se sentit atteint d’un mal qui devait être incurable, il sembla tout d’abord ne rien perdre de son entrain et de sa bonne humeur. Du moins il lutta jusqu’au bout pour conserver la confiance en sa belle santé.

« Une chose qui, chez Brahms, m’enchante autant que sa bonne humeur, disait Hanslick trois ans plus tôt, c’est son étonnante santé. À soixante ans, il ne se souvient pas d’avoir été une seule fois malade dans toute sa vie. Il marche comme un étudiant, et dort comme un enfant. » Et Widmann raconte que, lorsqu’il le recevait chez lui, c’était, certes, une joie pour tous, mais aussi une fatigue : car son étonnante vitalité, physique et morale, finissait par surmener tout le monde autour de lui. Dès l’aube il fallait l’accompagner dans de longues courses à travers la campagne ; après quoi c’étaient les séances de musique, les repas, les visites, de nouveau la promenade ; puis le soir les cause-