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que la nature de Brahms fut complexe et mélangée.

Si l’on ne voit en lui que le célibataire endurci qui, presque jusqu’à la fin de sa vie, conserva les habitudes de sa jeunesse, aimant à manger et à boire avec de joyeux compagnons, ne manquant ni une promenade au Prater, ni une « première » au Burgtheater, manifestant en toute occasion une bruyante gaîté, et prenant goût indéfiniment aux divertissements qui ne retiennent d’ordinaire que les tout jeunes gens, on peut juger qu’il ne se montrait guère difficile dans le choix de ses plaisirs et qu’il les voulait surtout nombreux et violents. Nous l’imaginons ainsi volontiers, quand nous nous le représentons tel qu’il fut physiquement dans la dernière partie de sa vie, envahi par un embonpoint que sa petite taille accusait encore davantage, la tête grosse et enfoncée dans les épaules, les yeux petits et bridés, une grande barbe et une forte moustache en broussaille, avec quelque chose de la grâce de l’éléphant, « épanoui en grossièreté, entre son cigare qui le précède et un petit hérisson qui le suit », comme nous le montre la caricature d’un spirituel Viennois.

Mais pensons au jeune blondin, imberbe, ou