Page:Landrieux - L Islam, Lethielleux, 1913.djvu/47

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dienne, c’est de descendre aux fontaines, fort éloignées bien souvent, pour y puiser l’eau du ménage : il y a des chemins qui leur sont affectés, où les hommes ne s’aventurent pas.

Il est à remarquer que ces réserves ne visent pas seulement les étrangers, mais tout homme quel qu’il soit. Le voisin ignore tout de la vie intime et familiale de son voisin. Le frère ne connaît pas la femme de son frère. On se voit entre hommes ; on traite les affaires, à la boutique qui est toujours éloignée de la maison, au bazar, ou au marché. Les rares visites que les hommes se font entre eux sont reçues au divan, l’unique pièce accessible, à proximité de la porte.

A Ghardaia, à Ouargla, les terrasses des maisons sont entourées d’un mur qui monte à près de deux mètres, pour empêcher que l’œil ne plonge dans la maison du voisin. Malgré cela, quand un homme veut monter sur sa propre terrasse, il est encore obligé d’avertir tout le voisinage, par un cri convenu, pour que les femmes