Page:Landrieux - L Islam, Lethielleux, 1913.djvu/71

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Mais, sitôt qu’à Médine il se sent appuyé, à mesure que son prestige s’affirme, il reprend confiance ; il jette le masque ; il parle en maître ; il est violent, intransigeant ; il devient agressif, contre les Arabes récalcitrants de La Mecque qui l’ont méprisé, contre les Juifs qui ont repoussé ses avances, contre les chrétiens qui résistent.

Il a donc eu deux manières. Mais la vraie, c’est la seconde. Et si l’on veut démêler, dans le fouillis des oracles musulmans, sa pensée profonde, la loi directrice qu’il entend laisser à ses disciples, il faut la chercher dans la IXe Sourate, la Sourate du Sabre, la dernière en date, qui renferme son testament politique et religieux : la haine du roumi, la lutte sanglante, inexorable, la Guerre sainte qui s’impose à tout musulman comme le plus sacré des devoirs.

Plus tard, ces hésitations du début, ces fluctuations que les circonstances lui avaient imposées et qui n’étaient que le reflet de ses embarras successifs, devinrent gênantes. Il essaya