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les pièces de telle ou telle sorte d’objets, d’obtenir l’identité, par suite l’interchangeabilité des pièces semblables que l’on fabrique en nombre plus ou moins grand : l’agriculteur, par exemple, qui emploie une machine même compliquée est assuré, si une pièce de sa machine vient à se casser, de pouvoir la remplacer par une pièce exactement pareille ; et cela parce que les machines agricoles, en Amérique notamment, sont fabriquées avec des machines.

3° La machine permet souvent une utilisation plus heureuse ou plus complète de la matière première. Ainsi la scie mécanique permet de débiter les bois les plus menus.

99. Histoire et statistique des machines. — Nous ne ferons pas une histoire détaillée des machines. On sait que le moulin à eau date de l’antiquité, le moulin à vent du moyen-âge, mais que c’est dans la seconde moitié du XVIIIe siècle seulement, grâce au perfectionnement de la machine à vapeur, à l’invention des métiers à filer et à tisser, que le rôle des machines dans la production a commencé à devenir considérable. Es sayons de voir quelle est aujourd’hui l’importance de ce rôle.

Il y a deux sortes de machines : celles qui produisent de la force et celles qui, actionnées d’une manière ou de l’autre, exécutent tels on tels travaux. Ces deux catégories de machines, au reste, ne sont pas toujours séparées avec soin. Dans une statistique des machines, on ne séparera sans doute pas, considérant les moulins à eau ou à vent, les roues ou les ailes des meules : car ce sont des choses qui apparaissent comme étroitement unies. C’est pour les machines travailleuses — si l’on peut les appeler ainsi — que l’on est le moins bien renseigné. Cela tient sans doute à la diversité très grande de ces machines, qui empêche qu’un recensement général en puisse être fait. Il en est de toutes les dimensions, de toutes les sortes ; les travaux qu’elles exécutent sont infiniment variés. Et d’autre part, c’est ici qu’il est malaisé de distinguer la machine de l’instrument : que l’on pense, en particulier, aux machines et aux instruments agricoles. On n’aura donc, pour cette catégorie de machines, que des statistiques parti culières. On pourra connaître, par exemple, le nombre des métiers employés par l’industrie textile. Dans le Royaume-Uni, le nombre des métiers mécaniques était, en 1890, de 615.714 pour le coton — 719.398 en 1904 —, de 61.831 pour la laine — 104.000 en 1901 —, de 11.464 pour la soie, et au total, pour tous les établissements textiles, de 822.489. Aux États-Unis, la même année, le nombre des métiers à tisser était de 324.900 pour le coton et de 66.876 pour la laine. En France, les chiffres correspondants étaient 138.000 — en 1900 — et 70.081 — en 1887 —. En Allemagne, il y avait en 1901 211.811 métiers pour le tissage du coton ; et il y en avait, en 1895, 99.747 dans l’industrie de la laine[1].

  1. Ces chiffres sont extraits des articles Baumwollindustrie, I, et Wolle und