Page:Landry, Manuel d’économique, 1908.djvu/323

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pendant, on met une terre en culture, connaissant la nature du terrain, le climat de la région où il se trouve, connaissant tout d’abord, comme il arrive généralement, les rendements que donnent les terres voisines, on sait par avance, assez exactement, les récoltes qu’on y pourra avoir. Mais quand on entreprend d’exploiter un gisement minier, quelques sondages qu’on ait pratiqués, on ne peut pas savoir quelle en sera l’importance.

167. Son histoire. — L’industrie minière et métallurgique est extrêmement ancienne. Il n’est pas besoin de rappeler que les premières inventions relatives au travail des métaux ont marqué, dans les temps primitifs de l’humanité, le commencement d’un âge nouveau. On a exploité des mines chez tous les peuples de l’antiquité. La découverte des mines d’or et d’argent du nouveau monde au XVIe siècle apparaît, quand on en considère toutes les conséquences, comme un événement dont l’importance historique serait difficilement exagérée. Toutefois, c’est dans le XIXe siècle que l’industrie minière et métallurgique devait prendre un développe ment vraiment prodigieux. C’est ainsi que la production totale de la houille et du lignite, qui était de 12 millions de tonnes seulement en 1800, et de 82,6 millions de tonnes en 1850, atteignait, en 1904, 886,5 millions de tonnes. Pour la fonte, les chiffres correspondants sont 840 milliers de tonnes, 4.825 et 46.250[1].

Les causes de cet accroissement énorme de la production minière et métallurgique dans l’époque récente sont multiples. La principale réside dans les progrès du machinisme, sans lesquels on n’eût pas pu, par exemple, ventiler des galeries situées à des centaines de mètres de profondeur, ni traiter les minerais, comme on fait, par grandes masses. Les progrès du machinisme, d’ailleurs, n’ont pas seulement amélioré la technique de l’industrie extractive et des industries qui s’y rattachent ; en abaissant le prix des transports, ils ont rendu rentable l’exploitation des mines qui, parfois, se trouvent à de très grandes distances des lieux où leurs produits sont consommés.

La production minière et métallurgique emploie, aujourd’hui encore, une quantité élevée de main-d’œuvre : dans les mines belges de charbon,

  1. Les chiffres que nous donnerons relativement à la production minière et à la métallurgie sont empruntés, pour la plupart, aux deux articles que nous avons cités, à l’article Eisen und Eisenindustrie, II, du Handwörterbuch, par Juraschek (t. III), à l’Annuaire statistique de 1905 (v. pp. 155-160, 35*-37 140*-141’), statistical abstract for the foreign countries, vol. 32 (v. pp. 331-346), au Statistisches Jakrbuch allemand de 1906 (v. pp. 37, 48-53, 18’-23"), aux Aperçus statistiques in ternationaux, 10e année (v. les tableaux 198 à 214), enfin au Wbrterbuck der Volhs- ’cirtschaft, article Petroleum, par Wirminghaus (t. II). Il y a lieu de signaler, dans ce dernier ouvrage, au t. I, l’article Bergbau, par Lengemann et Zix : on y trouvera, notamment aux pp. 401 et 406, des tableaux fort bien faits de la production minière. Voir enfin Conrad, Grundriss, IV, II, chap. 4.