Page:Landry, Manuel d’économique, 1908.djvu/342

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Il serait intéressant de réunir en un même tableau tous les chiffres que nous venons de donner, afin de pouvoir instituer des comparaisons entre un pays et l’autre. Mais un pareil tableau serait difficile à dresser, en rai son de la non-identité des classifications ; parmi les grandes catégories professionnelles que nos statistiques distinguent, il n’y en a guère qu’un petit nombre que l’on retrouve dans toutes.

177. Statistique des industries textiles. — Nous avons considéré les plus vastes des classes que l’on peut établir parmi les productions industrielles. Il ne saurait être question de passer en revue, maintenant, toutes les sortes particulières d’industries. Elles sont beaucoup trop nombreuses, et d’ailleurs pour la plupart d’entre elles il n’existe pas de statistiques. Nous parlerons seulement, et d’une manière toute sommaire, de certaines d’entre elles, qui ont une importance spéciale, et sur lesquelles nous sommes pourvus de renseignements abondants : à savoir des industries de la laine, du coton et de la soie.

C’est sur les industries textiles surtout que l’attention de certains économistes classiques s’est portée, quand ils ont voulu étudier l’industrie en général. Ces industries, en effet, sont les premières dans lesquelles se soit opérée cette révolution dont nous avons parlé et qui a donné à l’économie les caractères que nous lui voyons aujourd’hui. Et cela s’explique, d’un côté par les inventions qui sont venues améliorer, dans la deuxième moitié du xviii" siècle, la technique des industries textiles, d’autre part parce fait que les industries textiles, en raison de la nature même du besoin pour lequel elles travaillent, étaient plus que les autres susceptibles de prendre un grand développement. Dans notre temps encore, comme cela se conçoit sans peine, et comme nous l’avons montré par des chiffres, le groupe des industries textiles est parmi ceux qui, dans les pays industriellement avancés, occupent le personnel le plus nombreux. Et ces industries sont, pour les pays en question, des industries d’exportation ; ce sont des industries qui les mettent en concurrence sur les marchés des pays moins industriels.

Prenons en premier lieu l’industrie de la laine. Celte matière est pro duite surtout dans les pays extra-européens. L’Europe, en 1903, n’en produisait, sur un total de quelque 1.100 millions de kilogrammes, que 423,5 millions de kilogrammes environ, dont 163,8 pour la Russie, 60,3 pour le Royaume-Uni, 46,9 pour la France, 40,5 pour l’Espagne, 30,6 pour la Turquie et les Balkans, 29 pour l’Autriche-Hongrie et 22,4 pour l’Allemagne. L’Australie, cependant, en produisait 226,9 millions de kilo grammes, l’Argentine 167,9, les États-Unis 130,4, le Cap et le Natal 45,4. l’Uruguay 43,6, les Indes anglaises 27,6, etc. Mais le travail de la laine se fait surtout en Europe — l’Europe importait, en 1900, 439,9 millions de kilogrammes de laine — et aux États-Unis. Voici un tableau relatif à l’in