Page:Landry, Manuel d’économique, 1908.djvu/419

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reposent, en fait foi suffisamment ; tout au plus l’assurance mutuelle apportera-l-elle quelque amélioration à la situation des ouvriers d’élite, les quels peuvent payer des cotisations relativement élevées.

C’est donc l’intervention de l’État qui seule peut procurer à la classe ouvrière cette sécurité dont l’absence est à coup sur ce qu’il y a de plus déplorable dans sa condition. Et cette intervention de l’État ne consistera pas simplement en des encouragements aux initiatives diverses qui pourront se produire de la part des intéressés ; elle devra se manifester par des mesures tout à fait générales, qui fassent disparaître complètement les maux que l’on veut combattre.

Que si, maintenant, l’on admet la conception qui vient d’être indiquée, on aura à choisir, pour la réaliser, entre deux méthodes, ou plutôt entre deux principes : celui de l’assistance, et celui de l’assurance — laquelle devra, bien entendu, être obligatoire —. Et l’on se prononcera sans doute en faveur du principe de l’assurance obligatoire, qui impose à l’État des charges bien moins lourdes, et qui est supérieur, en outre, pour diverses raisons d’ordre moral. Il ne restera plus, dès lors, qu’à résoudre diverses questions d’application, celle de savoir à quelles caisses seront confiés les fonds de l’assurance et qui administrera ces cuisses, quelle sera, encore, lu paî t contributive de l’Étal, etc. Mais ces questions,. pour être importantes et difficiles, ne sont cependant que des questions secondaires.

C’est vers le système de l’assurance obligatoire, manifestement, que l’opinion s’oriente de plus en plus dans tous les pays. On ne saurait plus d’ailleurs contester sérieusement lu possibilité de le faire fonctionner, en présence des résultats qu’il a donnés en Allemagne. En 1905, dans ce pays, le total des dépenses qu’ont effectuées les services des assurances contre la maladie, les accidents et l’invalidité, s’est élevé à 603 millions de marks — dont 551 pour les indemnités et 51 pour les frais d’administration —. Ces services ont fait 717 millions de marks de recettes, dont 268 provenant des versements des ouvriers, 325 fournis par les employeurs, et 47 par l’État ; et leur fortune se montait à 1.722 millions de marks[1]. On ne voit pas, cependant, que la création de ces institutions ait entravé le moins du monde l’essor économique de l’Allemagne.

X. — Les services personnels et les fonctions publiques[2]

223. — Il est des services dont nous nous sommes occupés déjà : les entrepreneurs de transports, par exemple, rendent des services à ceux qui

  1. Cf. le Statistisches Jahrbuch, p. 306.
  2. Voir l’article Persönliche Dienststeigungen, par Schönberg, dans le Handbuch de celui-ci, 2e partie, t. II.