Page:Landry, Manuel d’économique, 1908.djvu/505

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l’attention des économistes, grâce aux publications de Jevons, de Menger et de Walras. À la suite de ces auteurs, de nombreux auteurs devaient s’appliquer à développer et à perfectionner les conceptions qu’ils avaient émises. Les disciples de Menger ont formé toute une école — l’école autrichienne — ; et les recherches de cette école ont porté presque exclusivement sur le problème de la valeur ainsi que sur les problèmes qui s’y rattachent. En Angleterre aussi, en Amérique et dans d’autres pays, le problème de la valeur a été étudié du même point de vue. On a ainsi tout un vaste ensemble de travaux qui peuvent différer sur des détails, qui se distinguent encore par le relief plus ou moins grand qu’ils donnent, si l’on peut ainsi parler, aux différents aspects des phénomènes étudiés, aux divers faits qu’ils considèrent, mais qui sont très voisins, cependant, les uns des autres par la méthode qui y est suivie et par les résultats qu’ils nous présentent. Ces travaux indiquent la direction que l’on doit suivre pour arriver à résoudre le problème de la valeur ; et ils fournissent, sur ce problème, des lumières précieuses[1].


III. — Comment la valeur d’échange se détermine


1. L’échange entre deux échangistes.


285. — Le cas le plus simple — celui par lequel, par conséquent, il con vient de commencer l’étude du problème de la valeur — est le cas où l’on a deux individus seulement en présence. Mais pourvoir comment l’échange s’y fait, il est nécessaire de distinguer plusieurs hypothèses.

1° Chacun des deux individus peut posséder un objet indivisible : l’un possédera, par exemple, un cheval, et l’autre une arme. L’échange, alors, s’opérera si chacun de nos deux individus désire l’objet qu’il n’a pas plus qu’il ne lient à conserver celui qu’il a. El s’il s’opère, le taux de cet échange se trouvera déterminé rigoureusement, vu l’impossibilité où l’on est de diviser les deux objets.

2° Un des deux individus possède un objet indivisible, tel un cheval ; l’autre possède un bien divisible : il est pourvu, par exemple, d’argent. Le

  1. Parmi les travaux de l’école autrichienne sur la valeur, il faut signaler surtout ceux de Böhm-Bawerk (voir en particulier la Positive Theorie des Capitales, liv. III, 2e section). Il convient de lire encore les Investigations in the theory of value and prices de Fisher et le livre V des Principles de Marshall : la théorie de la valeur y est développée d’une façon plus complète, et, semble-t-il, plus satisfaisante que chez les Autrichiens. Il y a lieu de recommander enfin l’étude que Colson a consacrée à la question de la valeur dans le livre I de son Cours d’économie politique (chap. 6).