Page:Landry, Manuel d’économique, 1908.djvu/516

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par le rectangle EP’. Le prix de monopole sera celui auquel correspondra le plus grand des rectangles de cette sorte. Il serait facile de démontrer que ce prix de monopole sera plus élevé que dans l’hypothèse où l’on n’avait pas à se préoccuper du coût, et qu’il sera d’autant plus élevé que le coût sera plus élevé lui-même.

Que si maintenant le coût de production ne demeurait pas constant, s’il augmentait avec le développement de la production, ou si au contraire il diminuait, les choses demeureraient les mêmes, avec cette différence toutefois que la ligne EF ne serait plus droite, mais courbe. Ajoutons que dans le cas d’un coût décroissant, le point E pourra se trouver au-dessus de D, par exemple ; alors, pour avoir le bénéfice que donnerait au monopoleur le prix NP’, il faudra considérer l’excès de la superficie du rectangle OP’ sur celle du quadrilatère curviligne ONHE.

Le cas du coût décroissant peut se présenter dans des conditions spéciales. Il arrivera qu’un producteur ait à dépenser, pour monter son entreprise, une certaine somme, et qu’il soit ensuite obligé, pour la faire marcher, de dépenser annuellement une certaine somme quel que doive être d’ailleurs son chiffre d’affaires ; il aura ainsi des frais fixes, auxquels viendront s’ajouter des frais supplémentaires, qui seront proportionnels, ceux-là, à sa production, ou qui varieront avec elle en quelque autre mode. On peut considérer par exemple — à la vérité, en simplifiant beaucoup les choses — que ce cas est celui des compagnies de chemins de fer. Dans un tel cas, il y aura deux manières de déterminer le prix de monopole — lequel, bien entendu, sera le même de l’une et de l’autre façon —. On peut, pour calculer les bénéfices que donneront les divers prix possibles, multi plier les quantités qu’ils permettront de vendre par la différence de ces prix et du prix de revient moyen correspondant à chacun d’eux. Mais on peut aussi déterminer le prix de monopole d’une manière plus facile : puisque les frais fixes, par définition, doivent demeurer les mêmes quelque extension que la production reçoive, on peut ne pas en tenir compte, et s’attacher seulement au prix de revient partiel des unités qui seront vendues ; le prix de monopole, ainsi, sera celui pour lequel sera le plus élevé possible le produit de la quantité vendue par l’excédent du prix de vente sur le coût partiel moyen.

Il est telle hypothèse que l’on peut concevoir dans laquelle le coût de production, dont le monopoleur doit tenir compte pour la fixation de son prix ; ne sera pas donné, cependant, préalablement à cette fixation. Imaginons un monopoleur — soit A — qui a besoin, pour sa production, d’une matière première monopolisée elle-même par un autre producteur B. Le prix du monopoleur A ne pourra être déterminé qu’autant qu’on con naîtra son coût de production. Mais ce coût de production, à son tour, ne pourra être connu qu’autant que B aura établi son prix. Comment donc B