Page:Landry, Manuel d’économique, 1908.djvu/536

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développer indéfiniment sans que jamais le coût s’en accroisse — . Ce cas parait être celui de beaucoup de productions industrielles.

2° La courbe de l’offre peut être — tout au moins dans celle de ses parties qu’il est pratiquement intéressant de considérer — une courbe mon tante. Tel est le cas pour les productions agricoles, lesquelles ne peuvent être accrues que par la mise en valeur de terres moins fertiles, ou par l’adoption de procédés de culture plus dispendieux. C’est de ce cas que l’on se sert communément pour expliquer le phénomène de la rente. Si de 1.000 unités d’une denrée qui sont vendues, les 10 dernières seulement sont vendues au prix coûtant, et que les 000 autres aient coûté moins à produire, les producteurs de ces 900 unités bénéficieront d’une rente, la quelle, d’ailleurs, pourra être plus ou moins élevée.

3° La courbe de l’offre peut être — toujours pour partie — une courbe descendante. Ceci résulte du fait, que nous avons mentionné déjà, que les frais de la production diminuent souvent dans les entreprises productive :- — entre de certaines limites— quand l’échelle de la production s’agrandit. Ou prendra garde en effet que l’augmentation progressive de l’offre peut se faire non seulement par la création d’entreprises nouvelles, mais encore par l’agrandissement des entreprises existantes. Si l’on veut comprendre comment le prix, dans ce cas nouveau, se déterminera, il faut concevoir que pour chaque prix possible il y aurait un certain nombre d’entreprises qui fonctionneraient, lesquelles auraient avantage à produire telles et telles quantités. Ce prix s’établira donc, ou plutôt tendra à s’établir, pour lequel la production, autrement dit l’offre, égaler. ! la demande. Bien entendu, ici comme dans le cas précédemment examiné, des rentes pourront exister au profit de tels et tels producteurs. Ajoutons encore celte indication, que si la courbe de la demande permet à un grand nombre d’entreprises de fonctionner avec cette échelle qui est la plus avantageuse, la concurrence se maintiendra à coup sûr. Dans l’hypothèse con traire, on verra l’entreprise la mieux dirigée, et d’une manière générale la plus favorisée, éliminer les autres ; ou s’il reste un petit nombre d’entre prises, il y aura beaucoup de chances pour qu’elles concluent quelque coalition qui mette fin à la concurrence.

303. Coût marginal et valeur d’usage marginale. — Laissons le cas du coût décroissant, lequel présente quelque difficulté, pour nous attacher aux autres, qui sont d’ailleurs les plus fréquents. Nous avons vu que le prix était déterminé par la rencontre de la courbe de la demande et de celle du coût — le prix normal du moins, car le prix effectif, lui, peut dépendre de la seule courbe de la demande — . Dès lors, on peut dire que


Sur la détermination du prix dans cette hypothèse, voir Colson, Cours, chap cité, III, B. '