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V. — La valeur de la monnaie

1. Ce qu’il faut entendre par la valeur de la monnaie (1).

309. La valeur des marchandises et la valeur de la monnaie. — Tout comme les marchandises proprement dites, la monnaie a une va leur, puisqu’elle aussi elle est un objet d’échange. Cette valeur de la monnaie est essentiellement quelque chose d’identique à la valeur des marchandises. La valeur d’un hectolitre de blé, c’est la propriété qu’a cet hectolitre de blé de pouvoir être échangé, selon de certains rapports, contre du fer, du drap, etc., et tout d’abord contre de la monnaie, puisque la monnaie remplit la fonction, comme l’on dit, d’intermédiaire des échanges ; et c’est encore le taux selon lequel l’hectolitre de blé s’échange contre du fer, du drap ou de la monnaie. Semblablement, la valeur de la monnaie, c’est le « pouvoir d’achat » de celle-ci, c’est, en d’autres termes, la propriété qu’elle a de s’échanger contre les marchandises, et c’est le rapport suivant lequel ces échanges se feront. Toutefois, s’il n’y a pas de différence essentielle, au point de vue de la signification des concepts, entre la valeur des « marchandises » et celle de la monnaie, ce serait une erreur de croire que tout ce qui est vrai de l’une le soit de l’autre. Nous aurons occasion, par la suite, d’indiquer telles différences qui existent entre les deux choses.

310. Comment la valeur de la monnaie se mesure. — Occupons-nous tout d’abord de rechercher comment on peut mesurer la valeur de la monnaie. Cette mesure présente des difficultés : elles sont pareilles, au reste, à celles que soulève la mesure de la valeur des marchandises.

Considérons une unité d’une certaine marchandise. La valeur de notre marchandise, c’est le pouvoir d’achat qu’elle possède par rapport à tous les autres biens échangeables. Dans certains cas, à la vérité, on pourra se contenter, pour exprimer cette valeur, d’indiquer le prix en monnaie de la marchandise en question. Cela suffit quand on se place dans un lieu et dans un moment donnés. Et cela suffit aussi, approximativement du moins, quand on veut établir une comparaison entre deux moments rapprochés du temps. S’agit-il, par exemple, de comparer la valeur du blé dans


Sur les questions traitées dans cet article, et notamment sur celle des indcv- numfo™, on trouvera des renseignements et des indications bibliographiques abon dantes chez Zuckerhandl, Prêts I statistische Bestimmung des Preisnivcaus), dans le Handwbrterbuch der Staalswisscnschaften, t. VI, et surtout chez Laughlin, Prin cipes of money, cliap. 6 ; cf. encore Dolléans, La monnaie et les prix, lr« partie (dans les Questions monétaires contemporaines).