Page:Landry, Manuel d’économique, 1908.djvu/618

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décider si celle extension du fermage que l’on constate est destinée à se poursuivre dans l’avenir, ou si un mouvement contraire lui succédera,

5. La rente urbaine et la rente minière.

355. La rente urbaine : sa nature. — Parmi les rentes autres que la rente agricole, deux espèces sont particulièrement intéressantes, tant à cause des remarques d’ordre théorique dont elles peuvent faire l’objet que des revenus qu’elles procurent à leurs bénéficiaires : ce sont la rente des terrains bâtis et la rente minière.

La rente des terrains bâtis est, comme son nom l’indique, la rente que procurent à leurs propriétaires les terres sur lesquelles des constructions ont été élevées, en tant précisément qu’elles servent de support à ces constructions. Les constructions peuvent être de sortes très diverses : elles peu vent être des maisons d’habitation, des magasins, des usines, des théâtres, etc. Et d’autre part c’est en tous lieux que notre rente peut prendre naissance : même en rase campagne, loin de tout centre habité, une terre pourra donner une rente de l’espèce qui nous occupe, si pour telle ou telle raison il est avantageux d’y élever une usine ; toutefois, c’est surtout dans les agglomérations quelque peu considérables que le phénomène de la renie des terrains bâtis prend de l’importance ; et c’est pourquoi on appelle sou vent cette rente du nom de rente urbaine.

La rente urbaine n’existe qu’autant que les terrains portent des c instructions. Elle résulte, en conséquence, des sommes que l’on pourra obtenir par la location de ces constructions. Mais comment la mesurera-t-on ? La tiendra-t-on pour égale à tout le revenu des immeubles ? Il est certain que ce revenu, d’un certain point de vue, peut être regardé dans son entier, ou peu s’en faut, comme une rente. Une maison d’habitation, par exemple, n’est pas un bien que l’on puisse « consommer » : les matériaux qu’on en retirerait, souvent, ne paieraient même pas la démolition. Il reste cependant que le revenu des maisons d’habitation n’existerait pas sans les dé penses que l’on a faites pour la construction de ces maisons, et que ce re venu, à l’ordinaire, ne saurait être imputé dans sa totalité aux terrains.

Pour élucider la question, supposons une maison qui rapporte à son propriétaire — tous frais d’entretien et de gérance déduits, bien entendu — 10.000 francs par an. Ce revenu est sujet à varier : par exemple, si notre maison se démode, il baissera. Mais il y aura une limite à cette baisse : le revenu ne descendra pas au-dessous de la différence entre ce que notre propriétaire toucherait s’il substituait à la maison existante une mai son nouvelle, et l’intérêt de la somme que cette substitution lui coûte