Aller au contenu

Page:Landry, Principes de morale rationnelle, 1906.djvu/214

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE IV

DE DIVERSES CONCEPTIONS DU BIEN

I

La doctrine de l’utilité générale nous a fourni une solution pleinement satisfaisante du problème moral. Mais cette solution est-elle la seule que l’on puisse proposer ? La question a été réservée jusqu’à présent ; le moment est venu de l’aborder. On ne saurait en effet l’écarter avec cette remarque que l’idée d’une multiplicité de solutions du problème moral est une idée contradictoire. Pour si forte que soit cette raison, elle n’est pas de nature à nous faire rejeter de piano toutes les conceptions du bien qui diffèrent de la conception utilitaire, elle ne doit pas nous dispenser, par conséquent, d’examiner ces conceptions.

Ce qu’on peut noter, tout d’abord, dans les croyances, dans les doctrines morales qui s’opposent à l’utilitarisme, c’est la place très grande qu’y occupe, d’une manière ou de l’autre, la préoccupation de l’utilité.

Hume soutenait que la considération de l’utilité était le fondement de tous les jugements moraux. Dispute-t-on sur la valeur morale d’un acte, l’aumône par