Page:Landry, Principes de morale rationnelle, 1906.djvu/56

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vront tendre au plus grand bien de tous[1]. Il dira encore que la science enseignera à l’homme à tirer le meilleur parti des conditions sociales où il se trouve, comme il sait déjà faire pour les conditions physiques, à vivre mieux, et plus heureux[2]. Il se montrera préoccupé de déterminer le caractère socialement utile ou nuisible des différentes tendances qui se combattent dans la réalité morale présente, afin d’obtenir que l’évolution de notre société affecte la forme d’un progrès[3]. Je pourrais multiplier les citations[4] ; celles que je viens de fournir suffisent à montrer que M. Lévy-Bruhl, quoi qu’il en ait, a une morale, qui est la morale utilitaire.

S’il fallait, pour conclure, porter un jugement sur les conceptions que l’école « sociologique » contemporaine a développées au sujet de la morale, je ne manquerais pas de reconnaître que cette école a rendu des services signalés à la philosophie pratique. Elle a tracé le programme d’une étude méthodique des mœurs. Et cette étude n’aura pas seulement pour résultat de donner à la science un domaine nouveau, elle comportera des applications très importantes. On est souvent porté à croire que pour transformer les croyances, comme aussi les institutions, c’est assez d’agir directement sur les esprits, de travailler à convaincre les gens. Sans nier tout à fait l’efficacité de cette façon de procéder, il faut reconnaître — et nous devons remercier nos « sociologues » d’y avoir insisté —

  1. P. 17 (1, §3).
  2. P. 156 (5, §4).
  3. P. 222 (7, §4).
  4. Voir p.264 (9, §1), p.268 (9, §2), etc.