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Au premier rang, l’on doit placer les vins de France, le pays de l’univers le mieux partagé par la nature, sous le rapport de la production du vin, et en même temps le plus habile dans l’art de la fabrication des vins.

La composition de ces vins naturels est très-variable, à en juger par les différences que l’on remarque dans leur goût et dans leur couleur. Les substances que l’on peut y rencontrer sont les suivantes : eau en plus ou moins grande quantité ; alcool ; matière mucilagineuse extractiforme ; acide acétique, tannique, carbonique, malique ; matières colorantes jaune, bleue, rouge (la première existe seule dans le vin blanc) ; sucre ; œnanthine ; bitartrate de potasse, tartrates de chaux, d’alumine et de fer ; chlorures de sodium, de potassium, de calcium et de magnésium ; sulfates de potasse et de chaux ; huile essentielle, particulière et différente selon l’espèce de vin.

On divise tous les vins, selon Chevallier, en trois grandes classes, qui sont :

1o. Les vins généreux et secs, dans lesquels l’alcool prédomine (Espagne, Italie, Roussillon, etc.) ;

2o. Les vins liquoreux et doux ou vins de liqueur, dans lesquels une certaine quantité de matière à a résisté à la fermentation (Alicante, Rota, Malaga, etc., etc.) ; ils sont plus ou moins spiritueux ;

3o. Enfin les vins gazeux ou mousseux, dans lesquels la fermentation a été suspendue à dessein, et qui contiennent de l’acide carbonique en dissolution (Champagne, Limoux, etc.) Les vins mousseux sont ordinairement blancs.

Le vin est de toutes les boissons alcooliques, la plus employée. Il sert à la préparation des eaux-de-vie et alcools. En médecine, il sert à la préparation des vins médicinaux. On emploie à cet effet, les vins blancs ou rouges, secs ou sucrés, de bonne qualité. Pris par doses modérées le vin est un fortifiant.

Le vin peut contenir des sels de plomb. C’est ici que je réclame votre attention, ami lecteur. Ces sels de plomb ne sont pas toujours ajoutés au vin par les falsificateurs eux-mêmes, non : ne mettons pas sur le compte des falsificateurs les peccadilles d’autrui, ces messieurs ont déjà assez de leur part de gros péchés. Ces sels de plomb ne sont dus ni à l’emploi de la litharge, ni à celui de la céruse ou de l’acétate de plomb, mais premièrement 1o à ce que les vins ont coulé sur des comptoirs dont la table est formée d’alliage d’étain contenant de 10 à 18 par cent, de plomb ; 2o à ce que, lors du rinçage des bouteilles, des grains de plomb ont pu s’engager dans le fond de ces dernières ; 3o à ce que le vin, dans quelques maisons, est monté à l’aide de pompes dont les tuyaux en plomb restent en contact avec le