Page:Landry - Traité populaire d'agriculture théorique et pratique, 1886.djvu/107

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
103
Traité populaire d’agriculture

La transformation des matières fécales en poudrette est une absurdité, à raison de l’énorme quantité de substance perdue.

C’est un engrais précieux par la facilité avec laquelle il peut être transporté. On répand la poudrette sur le sol labouré, au moment de la semence.

c]Noir animalisé. — En calcinant de la vase, des boues d’étangs, de fossés, de la sciure de bois, du vieux terreau, du tan qui a servi à la préparation du cuir, on obtient une matière terreuse douée de propriétés absorbantes très énergiques. Après l’avoir réduite en poussière, si on la mélange avec son poids ou même avec deux fois son poids de matière fécale molle ou liquide, l’odeur de celle-ci disparaît presque instantanément.

L’engrais ainsi désinfecté et mélangé avec cette matière charbonneuse porte le nom de noir animalisé.

On obtient ainsi un excellent engrais qui peut être mis immédiatement en usage, sans craindre son contact direct avec les racines et les tiges des plantes.

Dans la culture des céréales on le sème à la main, comme la poudrette, et en même quantité, à la dose moyenne de vingt minots par arpent.

À défaut de terre carbonisée on peut employer, pour désinfecter les matières fécales, des cendres de bois, de tourbe ou de charbon de terre ; mais la propriété désinfectante des cendres étant plus faible, il faut en employer davantage : on met alors trente minots de cendres animalisées par arpent.

Les cultivateurs ne devraient donc jamais laisser perdre ces engrais qui, employés judicieusement, suffisent seuls à la production de tout le blé nécessaire à la famille.

L’emploi des cabinets d’aisance, de ces garde-robes à terre sèche, earth-closets, devrait être encouragé dans