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Traité populaire d’agriculture

réglée, pour ne pas donner lieu à une déperdition considérable des parties fertilisantes des engrais.

Les composts, trop vantés par les uns, trop dépréciés par les autres, ne sauraient, dans tous les cas, en aucune façon, être comparés au fumier d’étable comme moyen régulier de fumure ; ils n’en sont qu’un utile accessoire. C’est un moyen de mettre à profit, comme engrais, une foule de débris qui, sans les composts, seraient perdus pour l’agriculture ; ramenés à cette valeur, ils méritent toute l’attention du cultivateur. On devrait en former tous les ans une certaine quantité, car, dans l’ordre ordinaire des choses, on est rarement assez riche en fumier pour ne pas chercher à utiliser tout ce qui peut contribuer à maintenir le sol en bon état et à accroître sa fertilité.

On doit donner au compost une hauteur convenable, de quatre à six pieds. Trop haut, la fermentation s’établit difficilement dans les couches inférieures ; trop bas, il y aurait une trop abondante évaporation des principes divers qui doivent se combiner.

Dès que les substances composant le compost ont eu le temps de se décomposer, ce qui a eu lieu tantôt au bout de six mois, tantôt au bout de l’année, on retourne le compost et on le brasse en tous sens, afin d’opérer un mélange complet de toutes ses parties. Cela fait, on le transporte sur les champs et on l’épand soigneusement à la surface du sol.

C’est un excellent engrais en couverture et on l’applique de préférence aux prairies.