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Page:Landry - Traité populaire d'agriculture théorique et pratique, 1886.djvu/268

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Traité populaire d’agriculture

de fermentation convenable. La pluie ne doit pas même faire retarder cette opération, sans laquelle tout se gâterait. Mais, dès que le fourrage est refroidi, on peut le remettre en meule ou le rentrer sans craindre qu’il s’échauffe de nouveau.

« Ce procédé, ajoute Dubreuil, auquel nous empruntons ces détails, est surtout convenable dans les climats septentrionaux, où les pluies sont souvent très abondantes au moment de la récolte des foins ; dans ces saisons pluvieuses, ceux-ci sont toujours mal récoltés, le plus souvent gâtés et pourris, après avoir toutefois coûté aux cultivateurs beaucoup de soins et de frais de main-d’œuvre, pour les faire tourner et retourner pendant plusieurs jours dans le champ, dans les intervalles des averses.

« En Russie, on conserve aux foins leur verdure naturelle, en modifiant, ainsi qu’il suit la méthode de Klappmeyer. Aussitôt que l’herbe est coupée, et sans la laisser aucunement faner, on la met en meule, mais au milieu de celle-ci on a placé d’avance une cheminée faite avec quatre planches brutes. Il paraît que la chaleur développée par la fermentation, se dissipe par cette cheminée centrale, entraînant avec elle la presque totalité de l’eau de végétation, et que le foin conserve ainsi toutes ses feuilles, sa couleur et son goût primitifs. »

Quelle que soit la méthode adoptée, le foin, aussitôt qu’il est sec, doit être mis à l’abri de l’humidité, mis en meule ou rentré.