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Page:Landry - Traité populaire d'agriculture théorique et pratique, 1886.djvu/274

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Traité populaire d’agriculture

livrer à une spéculation qui doive durer quelques années. C’est affaire de calcul : les circonstances particulières en donnent la solution.

Le foin pressé ne doit pas être donné aux animaux dans cet état de dureté que lui donne le pressage. Il faut préalablement lui rendre son élasticité première, soit en l’exposant à l’air, soit en le soumettant à une manipulation quelconque.

2oEn meules.

Il y a deux espèces de meules : les temporaires et les permanentes.

Les meules temporaires sont celles qu’on élève pour un temps très court, jusqu’à ce que le foin ait fermenté et perdu la plus grande partie de son eau de végétation, que le fanage n’a pu dissiper. Elles sont établies dans la prairie même, dans sa partie la plus élevée et aussi près du chemin que possible, afin de faciliter plus tard le chargement des charrettes. On leur donne ordinairement une forme ronde et quelque peu conique, ayant soin d’y tasser le foin aussi également que possible. On râtelle les parois de la meule pour en faire tomber les brins qui ne tiennent pas.

Les meules permanentes servent à conserver le foin jusqu’à l’époque de sa consommation par le bétail. On les construit ordinairement près des granges.

Elles doivent être élevées avec beaucoup de soin, isolées du sol par un bon lit de paille qui les préserve de l’humidité de la terre. Elles sont généralement de forme carrée, oblongue, présentant leur paroi la moins large au nord-est d’où nous viennent les vents pluvieux.

Leur sommet se termine en pointe, le milieu est renflé et la base va en se rétrécissant légèrement.