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Page:Landry - Traité populaire d'agriculture théorique et pratique, 1886.djvu/418

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Traité populaire d’agriculture

ner, le cultivateur a souvent à lutter contre les difficultés des voies de communication. Alors le bétail est non seulement une machine à engrais, il devient un produit, un produit important qui représente sous un volume comparativement petit, la masse beaucoup plus considérable des fourrages que le sol a fournis pour son alimentation. Son transport est plus facile, moins coûteux et sans compter l’engrais que donne le bétail, produit nécessaire, le cultivateur trouve profit à cette production animale : a pecu, pecunia.

Employés isolément, les deux systèmes de la culture céréale et de la culture pastorale, peuvent dans certaines circonstances, par leur impuissance à les dominer, mettre le cultivateur dans une position voisine de la misère.

Et en effet, dans une seule année, la stérilité du sol, les gelées précoces, les pluies surabondantes, la grêle peuvent détruire les espérances du cultivateur, le fruit de ses labeurs, sa seule ressource, lorsqu’il ne s’occupe que de la culture céréale ; dans une seule année aussi, l’épizootie peut enlever à la culture pastorale ses richesses et sa vie.

Dans la culture mixte, semblables accidents ne produisent pas, en fin de compte, de résultats aussi désastreux. Si la culture céréale manque, la production animale peut encore se tirer d’affaire, et inversement.

En somme, dans la généralité des cas, c’est la culture mixte qui est la plus avantageuse au double point de vue de la fertilisation du sol et de l’enrichissement de son propriétaire.