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Traité populaire d’agriculture

celui du sable ; la différence de ce dernier poids avec celui obtenu avant la séparation de l’argile d’avec le sable, donne le poids de l’argile.

En comparant les nombres ainsi obtenus, on établit la proportion des éléments qui constituent la marne et on détermine facilement à quelle variété appartient la marne qu’on vient d’analyser.

La marne se trouve quelquefois presqu’à la surface du sol ; mais plus souvent elle est cachée au sein de la terre, à une profondeur plus ou moins grande. On la découvre alors au moyen de sondages pratiqués avec un instrument particulier, appelé sonde.

L’expérience a démontré qu’il est fort important de laisser séjourner la marne hors de terre, après son extraction, pendant longtemps avant de l’employer. Ainsi exposée, elle absorbe une plus grande quantité d’air atmosphérique en se délitant ; elle devient plus friable et plus facile à mélanger avec le sol.

L’époque la plus favorable pour le marnage est celle où les gelées commencent à se faire sentir, c’est-à-dire à l’automne. On distribue alors la marne sur le sol, en petits tas ; puis on la répand, le plus également possible, sur toute sa surface, à l’aide d’une pelle ou d’un râteau. On la laisse passer l’hiver dans cet état et au printemps on l’enterre par les labours, choisissant, à cet effet, un temps parfaitement sec ; car, en enterrant la marne lorsqu’elle est mouillée, on lui ferait reprendre son adhérence et elle ne se mêlerait pas aussi bien avec la terre.

La marne s’emploie non seulement sur les terres labourées, mais encore sur les prairies naturelles ou artificielles, où ses effets sont aussi prompts que sensibles.

La dose moyenne de cet amendement est d’environ cinquante minots par arpent.