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Page:Lane-Poole - Le Korân, sa poésie et ses lois, 1882.djvu/123

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ment les pages du Korân pendant toute sa vie, sans y trouver la plus légère indication du formidable système de rituel qui est maintenant considéré comme une partie essentielle de la religion musulmane.

Quant à nous, nous préférons le Korân à la religion telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui, et sommes heureux de penser que nous ne sommes pas redevables de toutes les fautes de l’Islâm moderne au livre sacré sur lequel il est censé s’appuyer. Personne ne saurait lire sans émotion ce livre remarquable. Il y a dans le Korân une simplicité d’un genre spécial qui attire en dépit de ses répétitions et de sa tristesse. Aucun livre ne porte plus distinctement l’empreinte de l’esprit de son auteur ; d’aucun autre peut-on dire aussi positivement qu’il est sorti du cœur sans préoccupation ni défiance. Tout inconsistant, contradictoire, ennuyeux et fastidieux qu’il soit souvent, le livre a une personnalité qui retient l’attention. Ce n’est pas un code de lois, encore moins un système de théologie ; mais c’est quelque