Page:Lane-Poole - Le Korân, sa poésie et ses lois, 1882.djvu/38

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le mont Hira, — énorme roc nu, tordu de fissures et de profondes ravines, — il crut entendre une voix lui disant « Parle. » « Que dirai-je ? » répondit-il. Et la voix continuant dit :

Parle ! au nom de ton Seigneur, celui qui forma
Forma l’homme de sang !
Parle ! car ton Seigneur est de la bonté suprême,
Qui dirigea la plume,
Et enseigna à l’homme ce qu’il ne savait pas.

(Kor., xcvi).

Tout d’abord il se crut possédé du démon, et le suicide, comme refuge, lui vint souvent à l’esprit. Mais voici encore qu’il entendit la voix : « Tu es le messager de Dieu, et je suis Gabriel ». Il revint près de Khadidja, l’esprit abattu et le corps en nage. « Couvre-moi, couvre-moi, » s’écria-t-il. Et alors ces mots arrivèrent jusqu’à lui :

Ô toi qui es couvert, lève-toi et prêche !
Et ton Seigneur glorifie,
Et tes vêtements purifie,
Et l’idolâtrie fuis !
Et aucun pour profit ne favorise !
Et ton Seigneur attends !

(Kor., lxxiv).