Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1879, tome 2.djvu/239

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l’univers comme portion de météorite, soit qu’elle roule sur les rails comme partie d’une roue de locomotive, soit que, dans la cellule sanguine, elle circule dans les tempes d’un poëte, est « la même chose dans tous les cas, mais seulement parce que nous faisons abstraction de sa position spéciale par rapport à d’autres molécules et des actions réciproques qui en résultent, et qu’en revanche nous regardons comme constants d’autres phénomènes, que pourtant nous avons appris à connaître uniquement comme des forces de la molécule de fer, et quenous savons pouvoir toujours, d’après des lois déterminées, provoquer à nouveau. Que l’on commence par nous résoudre le problème du parallélogramme des forces, si l’on veut nous faire croire à la persistance de la chose. Ou bien une force, qui agit avec l’intensité x, dans la direction ab, est-elle aussi incontestablement la même chose, lorsque son action s’est fondue avec une autre force en une résultante de l’intensité y et de la direction ad ? Oui certes, la force primitive est encore contenue dans la résultante, et elle continue de se conserver, quand même, dans l’éternel tourbillon de l’action et de la réaction mécanique, l’intensité primitive x et la direction ab ne reparaîtraient jamais. De la résultante je puis, pour ainsi dire, extraire de nouveau la force primitive, si je supprime la deuxième force composante par une force égale, d’une direction opposée. Ici donc je sais parfaitement ce que je dois entendre ou non par conservation de la force. Je sais, et il faut que je sache, que l’idée de conservation n’est qu’une conception commode. Tout se conserve et rien ne se conserve, suivant le point de vue auquel je me place dans la contemplation des phénomènes. La vérité gît uniquement dans les équivalents de la force que j’obtiens par le calcul et l’observation. Les équivalents sont aussi, comme nous l’avons vu, les seules réalités de la chimie ils sont exprimés, trouvés, calculés par des poids, c’est-à-dire par des forces.

Nos matérialistes actuels n’aiment pas à s’occuper de la