Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1879, tome 2.djvu/327

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nation du matérialisme ; mais elle n’a été encore guère utilisée dans la polémique, soit que les adversaires du matérialisme ne puissent pas se servir, dans leur intérêt, des arguments qu’elle leur offre, soit qu’ils manquent des connaissances nécessaires. Cependant on a aussi essayé de soumettre la psychologies la méthode des sciences de la nature et même à une méthode mathématico-mécanique. On a constitué dans la psychophysique et la statistique morale des sciences qui paraissent venir à l’appui de cette tentative. Comme, dans ces derniers temps, on a qualifié la polémique matérialiste de guerre relative à l’âme, nous serons forcé, dans le cours de cette troisième partie, de tenir compte de chacune de ces sciences.

Discutons d’abord la question de l’origine et de l’âge du genre humain, ainsi que celle de la place de l’homme dans le règne animal, question qui a déjà été très-vivement débattue à l’époque où Büchner et Vogt provoquèrent une polémique relative au matérialisme ; mais cette question a été depuis lors quelque peu dégagée du caprice des opinions subjectives et des hypothèses hasardées par le zèle admirable des investigateurs dans toutes les sciences naturelles. On traite d’ordinaire cette question en se rattachant le plus étroitement possible à la théorie de Darwin sur la naissance des organismes et presque comme le point le plus intéressant, comme le résultat principal de cette théorie. Il est évident que le véritable intérêt que présente, pour la science de la nature, la théorie de la descendance consiste dans l’application du principe général à la naissance des organismes. Que l’homme soit un des anneaux de la grande chaîne de ces naissances, cela se comprend sans peine, si l’on se place au point de vue de la science de la nature ; mais comme la naissance de la culture humaine et de la vie intellectuelle de l’homme a besoin d’une explication spéciale, il est naturel que les recherches relatives à ce problème se fassent dans les sciences particulières, en parfaite confor-