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Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1879, tome 2.djvu/385

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de la parole, qui forment un mot difficiles prononcer, se succèdent aisément les uns aux autres. Il faut aussi que la parole ait une signification, et c’est pour cela que, de l’endroit où se combine un mot il faut que des jonctions multiples aillent s’opérer aux endroits où se combinent les impressions des sens. On ne peut guère se figurer ces jonctions que de la façon suivante chaque sensation déterminée, chaque impulsion déterminée vers le mouvement musculaire trouve sa représentation dans toute une série de cellules de l’écorce du cerveau, lesquelles à leur tour ont toutes leurs connexions particulières. De même que dans l’appareil de Corti (limaçon) toute une série de nerfs se tient prête à recevoir des impressions, et pourtant quelques-uns seulement sont mis en réquisition pour transmettre un son déterminé, de même l’on doit aussi se figurer, dans les centres nerveux, particulièrement dans ceux des parties supérieures, qu’une excitation qui y arrive est reçue par de nombreuses cellules, dans un petit nombre desquelles seulement le phénomène d’excitation acquiert immédiatement une signification psychique ; une impulsion motrice, destinée à ébranler un groupe de muscles, peut semblablement provenir de nombreuses cellules du cerveau, tandis que leur connexion avec d’autres parties du cerveau décidesi l’impulsion sera réellement donnée ou non. Il est vrai que l’on cherchera vainement dans le cerveau un appareil qui régularise ce choix d’activité aussi simplement que les vibrations de la membrana brasilaris régularisent le fonctionnement des nerfs auditifs dans le limaçon. Mais dès quel’on admet que la direction ou la non-direction des processus nerveux dépend surtout de l’état d’excitation dans les fibres et les cellules, état déjà existant et déterminé aussi par les directions secondaires, on n’a plus besoin de chercher un autre mécanisme analogue à celui des aiguilles sur les chemins de fer : le principe régulateur est donné.

En ce qui concerne la direction de la main humaine, nous devons non-seulement admettre un riche développe-