Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1879, tome 2.djvu/649

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et d’une séparation violente des atomes, etc., et la cause du changement est (§ 4) « motus, quacumque ortus » c’est-à-dire ce mouvement précipité et continu des atomes déjà admis par les anciens, mouvement dont ils attribuaient d’origine à la chute générale et éternelle. Boyle naturellement ne pouvait utiliser cette déduction ; toutefois il est loin de la remplacer par l’attraction et la répulsion, concepts qui ne se développèrent qu’une trentaine d’années plus tard par l’effet de la théorie de Newton sur la gravitation. Boyle, au contraire, quand il procède spéculativement, attribue l’origine des mouvements des atomes à l’activité de Dieu ; mais, dans l’observation habituelle de la nature, il se contente de laisser cette origine dans l’ombre et se borne à admettre l’existence de ce mouvement.

14 [page 195]. Dalton, New system of chemical philosophy, I, 2. ed. ; London, 1842, p. 141 et suiv. et 143 et suiv. — Voir Kopp, Geschichte der Wissenschaften in Deutschland : Entwickelung der Chemie, München 1873, p. 286, où, cependant, l’auteur ne fait pas assez attention que, pour la partie moyenne du plus long passage, c’est-à-dire pour l’affirmation de l’égalité des atomes dans les corps homogènes, la remarque que cela est admis généralement ainsi n’a aucune valeur. — Weihrich, Ansichten der neueren Chemie, p. 7, dit que l’idée de l’égalité des atomes dans le même corps et de leur diversité dans des corps différents, qui paraît devoir être attribuée au baron d’Holbach, remonte pourtant jusqu’à’Ànaxagore ; mais en réalité d’Holbach ne s’accorde pas assez avec Anaxagore, ni Dalton avec d’Holbach, pour qu’il soit possible de reconnaître ici le fil de la tradition.

15 [page 195]. Kopp, Geschichte der Chemie, II, p. 286 et suiv., réfute l’opinion d’après laquelle le mot « affinitas » n’aurait été introduit dans la chimie qu’en 1696 par Barchusen. Il prouve que cette expression se rencontre chez des écrivains antérieurs, à partir de 1648 (Glauber), et déjà même chez Albert le Grand, dans son traité De rebus metallicis, imprimé en 1518. Disons encore que le mot « affinis » se trouve, dans le sens chimique, déjà en 1630, dans l’Encyclopædie, p. 2276, ainsi que, sans doute, dans les sources utilisées par ce compilateur. Quant à l’origine alchimique du concept, elle est incontestable.

16 [page 195]. Nous pouvons ici rappeler l’exemple de Boyle qui, dans ses écrits antérieurs, tels que le Chemica scepticus, emploie encore le concept d’affinité[1], tandis que dans l’écrit mentionné plus haut (note 13), De origine qualitatum et formarum, où il s’est approprié la

  1. Voir Kopp, Geschichte der Chemie, Il, p. 288.