Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1879, tome 2.djvu/673

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considère comme plus anciens que les plus anciennes palafittes, où ne se rencontre rien de semblable. Ainsi donc, une peuplade plus ancienne, d’une civilisation bien moins développée, se serait déjà élevée ici à une perfection artistique qui se perdit dans la suite.

[L’esquisse du renne de Thaingen est égale, mais non supérieure, comme exécution aux objets similaires trouvés dans les grottes et cavernes de France. Consulter, du reste, sur la trouvaille de Thaingen et en général sur les dessins, gravures et sculptures de l’âge du renne, le magnifique atlas des Reliquiæ Aquitanicæ et les nombreuses reproductions renfermées dans l’excellent journal mensuel : Matériaux pour l’histoire primitive et naturelle de l’homme, fondé en 1864 par Gabriel de Mortillet et continué par Émile Cartailhac. — Nous regrettons d’autant plus vivement de ne pas voir publier les remarquables produits artistiques de cette même époque du renne que possèdent les belles collections de feu le marquis de Vibraye et de M. Peccadeau de l’Isle, qu’il nous a été donné de les admirer. [Note du trad.]

16 [page 335]. Darwin, la Descendance de l’homme et la sélection sexuelle, trad. fr. par J.-J. Moutinié, t. I, p. 59.

17 [page 336]. Nous serions entraîné trop loin, si nous approfondissions ici la question récemment si controversée de l’origine du langage. Contentons-nous de dire que la tentative faite pour trouver dans un facteur quelconque du langage, par exemple dans la formation de racines significatives, une différence absolue entre l’homme et l’animal, doit échouer aussi complètement que toute autre démonstration de pareilles différences réputées absolues. Pris un a un, tous les facteurs de l’existence de l’homme et de la culture humaine sont d’une nature générale ; mais en tant que chaque caractère spécial, nettement accusé, a dans sa fixité quelque chose d’absolu, on peut dire qu’il existe une différence « absolue » entre l’homme et les animaux dans la manière spéciale dont toutes les différences relatives concourent à produire une forme particulière. Naturellement, les espèces animales possèdent aussi, dans ce sens, la même propriété absolue de la forme, ce qui n’implique nullement l’invariabilité en soi. Toutefois, chez l’homme, ce caractère prend une importance supérieure, non au point de vue de l’histoire naturelle, mais au point de vue moral, et ici il suffit parfaitement pour établir la différence entre le spirituel et l’ « animal ».

18 [page 339]. On a voulu faire plus tard, précisément de ce cas d’un croisement artificiel qui a réussi, un argument en faveur de l’invariabilité des espèces. On prétendait en effet que les lièvres aux trois huitièmes de M. Roux, en poursuivant la sélection, reviennent entière-