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SOUVENIRS POLITIQUES

pouvoir aux conservateurs et mettre la main sur le chemin de fer du Nord.

Le chef de l’opposition M. MacKenzie, prit la défense de M. Letellier. Sir John, pour empêcher l’opposition d’exprimer son opinion fit proposer la question préalable par M. Ouimet, alors député de Laval. Par cette procédure parlementaire on empêchait la députation libérale de voter sur un amendement. C’était, on l’admettra, peu chevaleresque, quand il s’agissait d’une question d’une importance aussi considérable. M. MacKenzie exprima l’opinion que c’était à la province de Québec seule qu’il appartenait de juger du cas de M. Letellier. Or, ajoutait-il, le gouvernement Joly s’est maintenu, il a même remporté plusieurs élections partielles, ce qui prouve que l’opinion publique est avec lui. Il fit aussi ressortir avec force le manque de courage des ministres qui n’avaient pas voulu prendre l’initiative d’une mesure aussi importante, aimant mieux la laisser à la Chambre.

Après un débat qui dura trois jours et trois nuits, la motion Mousseau fut votée par 136 voix contre 51. Ce fut un strict vote de parti. Dans le parlement précédent, la majorité de la Chambre avait appuyé la position prise par M. Letellier.

Fort de ce vote de la Chambre, Sir John aborda de nouveau le Gouverneur-Général et il