Page:Langelier - Souvenirs politiques, vol 1, 1909.djvu/343

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
350
SOUVENIRS POLITIQUES

aux trois grandes lignes, le Grand-Tronc, l’Intercolonial et le Québec Central un moyen d’atteindre le port de Québec même, c’est-à-dire ce vaste bassin à niveau constant qu’on a créé à grands frais dans l’estuaire de la rivière Saint-Charles, bassin qui offre tant d’avantages pour le transbordement des marchandises et qui est si admirablement situé au point de vue des agrandissements futurs : voilà le but principal du pont. Or, c’est incontestablement l’emplacement de la Chaudière qui permettrait d’atteindre ce but pour le minimum de dépense.

L’importance qu’ont aujourd’hui les communications par bateaux entre Québec et Lévis est principalement due au fait qu’il n’y a pas, à Québec, de jonction entre les voies ferrées de la rive nord et celles de la rive sud. Lorsque cette jonction existera — qu’elle s’effectue devant Québec ou à la Chaudière, peu importe, — que les marchandises et les voyageurs à destination de Québec, transportés par le Grand-Tronc, l’Intercolonial et le Québec Central, pourront se rendre au terme du voyage sans transbordements ; et de même lorsque les voyageurs et les marchandises, partant de Québec, à destination des divers points desservis par ces lignes pourront prendre la voie ferrée à Québec même, et éviter les transbordements auxquels ils sont exposés aujourd’hui, on verra que ce qui restera de trafic entre Québec et Lévis sera bien peu de chose, trop peu pour motiver une dépense de cinq ou six millions de piastres.

Il est probable, d’ailleurs, que le pont au cap Diamant n’accommoderait que bien imparfaitement les relations purement locales entre Québec et Lévis ; car enfin pour se transporter, par le pont, de la partie commerciale de Québec, la basse-ville, à celle de Lévis, la partie située au pied de la falaise, et vice versa, il faudrait faire un très grand détour, s’élever à 170 pieds au-dessus du niveau du fleuve, sur une rive, puis redescendre d’autant sur la rive opposée. Ainsi on peut croire que, dans