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VIII

En publiant ces Souvenirs, je me suis proposé de rendre témoignage aux hommes politiques qui furent mes chefs ou mes compagnons d’armes. Et, devant une génération nouvelle qui ne les a pas connus, j’ai cru bon d’attester ce qu’ils étaient, ce qu’ils ont fait et ce qu’ils ont voulu.

J’étais l’un d’entre eux ; ils ont servi à guider ma conduite politique dans l’avenir. J’ai connu les desseins et les actes, les succès et les revers de ceux qui marchaient à notre tête. Ce récit sera donc celui d’un soldat posté durant l’action auprès des généraux.

Ce n’est pas sans regret que j’ai abandonné la politique au moment même où mon parti était victorieux ; je l’ai fait, pressé que j’étais par le res augusta domi dont parle le poète. Mais la retraite a fini par m’être bonne ; et, c’est surtout dans ce demi-jour de l’étude calme et sereine que je me suis consolé de la perte de mes chères illusions.

Je me suis efforcé d’être juste pour mes anciens adversaires, généreux pour mes ennemis, impartial pour tous. S’il m’est arrivé d’être injuste, je serai le premier à le regretter.

Mon œuvre est bien modeste : elle n’est qu’un simple récit des événements auxquels j’ai assisté et elle pourra peut-être servir plus tard