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SOUVENIRS POLITIQUES

nous permettra de prendre part à la discussion. Mon compagnon qui a toutes les peines du monde à s’empêcher de rire approuve le projet.

Interpellé de nouveau par M. Amyot qui jouissait de nous avoir placés dans cet embarras, je m’avance devant l’assemblée et j’annonce solennellement que j’avais l’honneur d’être choisi comme le candidat libéral et que je profitais de cette première occasion pour annoncer ma candidature.

Ce fut un coup de foudre pour M. Amyot qui était loin de prévoir un pareil dénouement. Il respecta son engagement. La discussion fut courtoise mais vive de part et d’autre. Je dénonçai M. Angers et sa politique ; j’évoquai avec succès le spectre des taxes, la loi en vertu de laquelle il avait voulu prendre les municipalités à la gorge. Je prononçai un véritable réquisitoire contre l’ancien procureur-général, avec cette verve, cet élan, cet enthousiasme que l’on possède à vingt-cinq ans ! Achille LaRue en fit autant, et nos deux harangues produisirent un effet considérable sur l’assemblée. Nous avions vraiment remporté le succès de la soirée, LaRue et moi. L’assemblée terminée, le maître de la maison m’offrit ses félicitations et me promit son appui le plus cordial. Plusieurs autres électeurs en firent autant. Les femmes, je le proclame avec orgueil, étaient toutes gagnées à notre cause, elles