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VIII

est arrivé d’effacer les taches que ses ennemis d’alors avaient faites à la réputation de cet homme public qui est resté et qui demeurera longtemps encore l’idole du peuple de cette province.

Au moment où celle-ci va lui élever un monument, j’ai cru que l’heure était bien choisie pour raconter froidement les circonstances qui l’ont injustement dépouillé du pouvoir, et, disons-le, qui l’ont conduit prématurément dans la tombe. Mêlé plus intimement que bien d’autres aux événements de cette époque si agitée, j’ai cru remplir un devoir aussi agréable que patriotique en donnant mon témoignage dans cette grande enquête historique.

Que l’on m’impute les intentions que l’on voudra, peu m’importe : ceux qui plus tard écriront l’histoire de cette période durant laquelle les passions politiques, hélas ! étouffèrent la voix de la justice diront si j’ai commis des erreurs, des exagérations ou si, au contraire, j’ai apprécié les faits avec impartialité. Je m’en remets avec confiance au jugement de l’histoire.

Ce monument qui va être élevé à Mercier, c’est son apothéose sans doute ; mais cette apothéose lui avait déjà été donnée en plaçant à la tête de la province son parti politique, en confiant la direction des affaires à son gendre, Sir Lomer Gouin, et enfin, en élisant trois fois son fils dans le comté de Châteauguay. S’il