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AUX COTES DU GRAND PARTI DE LA CLASSE OUVRIERE


LE MOUVEMENT AMSTERDAM-PLEYEL


Quand il faisait venir Einstein à Paris, quand il allait lui-même à Berlin, et aussi quand il prenait la défense d'André Marty, Langevin agissait encore comme les grands intellectuels progressistes du début du siècle; il accomplissait courageusement ce qui lui paraissait nécessaire pour la défense de la justice et de la paix, mais, la Ligue mise à part, il agissait généralement seul, en dehors des groupements et des partis. Devant la montée grandissante du fascisme dans le monde et sous diverses influences que nous avons déjà étudiées à propos de son évolution du rationalisme traditionnel vers le matérialisme dialectique, son action devait bientôt prendre un caractère à la fois plus systématique et moins individuel, et le grand parti de la classe ouvrière, le parti communiste était appelé à jouer un rôle de plus en plus important dans sa vie de citoyen. Paul Langevin n'y adhère pas encore, si son gendre Jacques Solomon, sa fille Hélène Solomon-Langevin, et l'une de ses brus, Mme Luce Langevin en font déjà partie, mais il appuie de toute son autorité morale ses initiatives pour la défense de la paix et de la liberté. En 1932, à la veille de la prise du pouvoir par Hitler, il est invité, en tant que président de la Société française de Pédagogie, au Congrès des Instituteurs qui a lieu à Clermont-Ferrand. Il y dénonce publiquement l'impuissance de la Société des Nations en face de la guerre menaçante et met à nu l'insuffisance des mesures