Page:Langevin - La Pensée et l'action, 1950.djvu/308

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A son inspiration et à ses méthodes scientifiques, la Révolution doit le retentissement profond qu'elle a eu dans le monde entier et les traces si durables qu'elle a laissées malgré la réaction qui l'a suivie. De cette liaison étroite entre la science et la vie qui caractérise notre grande Révolution, nous pouvons trouver une preuve nouvelle dans le fait que la réaction fasciste actuelle remet en question, avec la même violence, la valeur de la science et la valeur des principes de 1789. Ainsi, scientifiquement conduite, et contrairement à l'absurde légende suivant laquelle elle aurait déclaré n'avoir pas besoin de savants, la Révolution n'a cessé d'affirmer sa confiance dans la science et de faire appel à la collaboration des savants, aux plus grands d'entre eux, pour résoudre les multiples problèmes posés par la construction et la défense d'un monde nouveau. Pouchet, dans son livre sur « Les sciences pendant la Terreur », dit : « L'an II marque bien réellement une date dans l'histoire des sciences françaises; à ce moment, non seulement elles sont représentées par une pléiade d'hommes illustres, non seulement elles voient grandir et naître une foule d'établissements d'enseignement, mais elles ont sauvé le pays. Le grand Comité de Salut Public mérite qu'on lui rende cette justice que, plus qu'aucun gouvernement au monde, il a honoré les sciences et compris leur rôle social. » Dans son "Histoire de l'École Polytechnique",