Page:Langevin - La Pensée et l'action, 1950.djvu/327

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Ce titre de camarade qu’il revendiquait si justement de la part de ces F. T. P. trop respectueux à son gré, il va le consacrer dès son arrivée à Paris, en adhérant au parti qui incarne tous les espoirs de la France laborieuse et patriote, au Parti Communiste.

Le mercredi 27 septembre 1944, l’Humanité publiait l’article suivant :

PAUL LANGEVIN, HONNEUR DE LA PENSÉE FRANÇAISE, A APPORTÉ HIER À JACQUES DUCLOS SON ADHÉSION AU PARTI COMMUNISTE


Paul Langevin, le grand savant à l’autorité mondiale, qu’aucune cause juste n’a jamais laissé indifférent, le grand patriote que la Gestapo jeta à la Santé avant de le placer en résidence surveillée à Troyes — d’où il ne s’est échappé qu’en mai dernier — a accompli hier un acte qui exprime les sentiments profonds de milliers d’intellectuels français.

Après avoir rendu visite à Marcel Cachin à l’Humanité où les deux hommes s’étreignirent en frères heureux de leur accord sur tous les problèmes de la pensée et de l’action, Paul Langevin s’est rendu au secrétariat du Parti communiste où il a été reçu par Jacques Duclos qui s’entretenait précisément avec le poète de la patrie, notre camarade Louis Aragon dont les chants et les ballades publiés dans la clandestinité, ont si puissamment contribué à maintenir son énergie l’âme française.

Au secrétaire du Parti, Paul Langevin a déclaré qu’il entrait dans nos rangs pour y prendre la place de son gendre, le physicien Jacques Solomon, tombé avec Georges Politzer, soue les balles du peloton d’exécution hitlérien.

Avec l’adhésion apportée au Parti communiste par Paul Langevin, peu de jours après la bienvenue publique que le Comité central du Parti souhaitait au meilleur disciple du grand savant, Frédéric Joliot-Curie — courageusement affilié au Parti dans les jours sombres de 1942 — s’accomplit le couronnement historique de longs siècles de pensée française. De Montaigne et de Rabelais à Descartes, de Descartes à Diderot et autres Encyclopédistes, des Encyclopédistes à Marcelin Berthelot, de Marcelin Berthelot à Paul Langevin et à Joliot-Curie, la tradition est ininterrompue.