Page:Langevin - La Pensée et l'action, 1950.djvu/54

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Lorsque je suis sorti de l’École avec cette intention, j’ai trouvé, grâce à l’École, la possibilité de satisfaire mon désir.

Il me fallait trouver le moyen de continuer mes études en donnant des leçons. Un des chefs de travaux de l’École, celui que nous appelions « le père Fink », un excellent homme, d’origine alsacienne, introduit ici par Schützenberger [1], me l’a fourni en me demandant d’aller tous les jours passer deux heures chez lui pour aider à résoudre les problèmes des pensionnaires qu’il avait et qui préparaient des concours variés, l’un Centrale, l’autre l’Institut agronomique, un troisième Saint-Cyr, etc.

Pendant deux ans, je suis allé tous les soirs de cinq à sept chez le père Fink où l’on me bombardait dès mon arrivée avec des énoncés de problèmes. J’ai pris l’habitude de les résoudre à bout portant et cela n’a pas été sans influence sur ma carrière scientifique et sur la facilité avec laquelle, ensuite, j’ai passé les examens redoutables auxquels je me préparais.

À ce moment-là, je pensais prendre la licence ès sciences ou même les deux licences de physique et de mathématiques pour passer ensuite l’agrégation. J’avais déjà été reçu à la licence de physique et je préparais la licence de mathématiques lorsque l’influence de l’École s’est exercée une fois de plus sur ma carrière.

Passant rue Lhomond un jour de février 1893,

  1. Paul Schützenberger, chimiste français né à Strasbourg (1827-1897) fut l’organisateur de l’École de Physique et Chimie et son premier directeur.