Page:Langevin - La Pensée et l'action, 1950.djvu/80

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
69
LE SAVANT ET LE PHILOSOPHE

délicatesse, qui ont été tentées pour essayer de mettre en évidence le mouvement de translation uniforme d’ensemble d’un système matériel par des expériences intérieures à ce système, pour saisir le mouvement de translation absolu.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


Comme la Terre, dans son mouvement annuel, possède une vitesse de translation qui varie constamment de quantités allant jusqu’à soixante kilomètres par seconde pour la vitesse relative correspondant à deux positions du globe diamétralement opposées sur l’orbite, on pouvait espérer qu’au moins à certains moments de l’année des observateurs liés à la Terre ainsi que leurs appareils se mouvraient par rapport à l’éther avec une vitesse de cet ordre et pourraient réussir à mettre leur mouvement en évidence.

On pouvait l’espérer, car en combinant les équations fondamentales de l’Électromagnétisme, supposées exactes pour des observateurs fixes dans l’éther, avec les notions ordinaires de l’espace et du temps telles que la Mécanique rationnelle les exige, on trouvait que ces équations devaient changer de forme pour des observateurs en mouvement dans l’éther, et que les différences, pour des vitesses de l’ordre de celles de la Terre sur son orbite, devaient être visibles dans certaines expériences d’une extraordinaire délicatesse.

Or le résultat s’est trouvé constamment négatif et, indépendamment de toute interprétation,