Page:Langevin - La physique depuis vingt ans, 1923.djvu/169

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Le calcul montre aisément que cette onde d’accélération emporte au départ, en quittant le centre, non seulement son énergie propre (2/(V^3))*(e^2)(gamma^2)*dt qu’elle transporte à l’infini sous forme de rayonnement, mais encore, par suite de sa superposition au sillage, une énergie égale à l’accroissement d’énergie cinétique. Elle distribue en route cette dernière portion, trouvant devant elle le sillage ancien et laissant derrière elle le sillage nouveau tel qu’il correspond à la nouvelle vitesse. L’onde d’accélération nous apparaît ainsi comme l’intermédiaire par lequel, à la suite d’un changement de vitesse, la particule électrisée modifie de proche en proche son sillage autour d’elle avec la vitesse de la lumière. La force extérieure qui agit sur la particule et produit le changement de vitesse doit donc fournir à l’onde d’accélération, au moment du départ de celle-ci, non seulement l’accroissement d’énergie cinétique, niais encore l’énergie rayonnée, comme un tribut payé à cette onde auxiliaire pour le service rendu. Dans les circonstances ordinaires, d’ailleurs, l’énergie rayonnée est tout à fait minime par rapport au changement d’énergie cinétique, et la modification aux lois ordinaires de la mécanique résultant de l’existence du rayonnement est le plus souvent tout à fait négligeable. L’analyse qui précède montre combien est complexe en réalité le phénomène de l’inertie considéré autrefois comme une propriété fondamentale et